Habiter après la prospérité, c’est habiter ensemble et partager ce qui peut l’être. Cela signifie concevoir des logements de qualité sans étalement urbain excessif, tout en réhabilitant des bâtiments désuets avec des plans flexibles pour permettre des transformations futures.
Mes premières pistes se portaient sur le mur habité, intégrant mobilier et programmes dans l’épaisseur même des parois. J’ai donc décidé de pousser plus loin : bâtir un projet entier autour d’un seul élément architectural, le mur.
À Vélizy, j’ai choisi la réhabilitation d’une barre de bureaux. Conserver sa structure et ses larges gaines techniques consomme moins de ressources par habitant qu’une démultiplication pavillonnaire, tout en limitant l’empreinte au sol.
Le projet s’organise donc autour d’un épais mur de pierre, véritable colonne vertébrale. Il sépare parties communes et privées, guide toutes les circulations horizontales et verticales, et abrite escaliers, ascenseurs et espaces partagés.
Les programmes humides — salles de bain notamment — sont creusés dans ce mur, éclairés et ventilés par des failles. La pierre, traversant le bâtiment du nord au sud, apporte inertie thermique ; son épaisseur accueille réseaux et fluides sans créer de nouvelles gaines.
Les logements, mono-orientés et largement ouverts, mettent en scène la dialectique lumière / pénombre, masse / air, plein / vide. Autour de ce noyau rocheux, « Massive Attack » réhabilite la barre en un habitat pérenne et transformable, fidèle à ses habitants aujourd’hui comme demain.